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Communauté de l'Annonciation

23 juillet 2024

Le Notre Père : une prière à refaire nôtre

Lors de mes divagations estivales, dans le département de l'Ardèche, je me suis trouvé dans la maison de Marie Durand, cette grande figure du protestantisme qui a passé quasi 38 ans enfermée dans la Tour de Constance à Aigues Mortes. Nichée dans une châtaigneraie ancestrale, sa maison en pierres est devenue un musée sur l'histoire du protestantisme dans le vivarais ardéchois. De charmantes personnes âgées en assurent la visite et l'accueil des touristes, en apportant leurs connaissances bienvenues. C'est un lieu chargé d'histoire et de vie spirituelle où le maître mot qui suinte de chaque pierre est : résister !

 

Dans la petite boutique attenante, quelques ouvrages sont proposés. L'un d'entre eux a retenu mon attention : un christianisme pour le 21ème siècle. Il est écrit par le Pasteur Louis Pernot de Paris. Il s'agit d'un catéchisme pour adolescents ou adultes ouverts d'esprit et cherchant à comprendre la foi, l'Eglise et la Bible, en vue d'une religion intelligente et ouverte à notre monde. Je l'ai donc acheté, curieux de voir comment les principaux thèmes de la foi chrétienne étaient abordés sous cet angle protestant.

 

Je dois avouer que la lecture de ce petit livre est un vrai bain de jouvence. Les explications du pasteur sont effectivement destinées à des esprits ouverts et prêts à réfléchir sur leurs acquis ou présupposés. Cela secoue les méninges, mais chacun reste libre d'accepter ou non les commentaires énoncés. Les chapitres sont courts, clairs, bien argumentés, et se terminent toujours par une question ouverte. Car c'est le lecteur qui doit donner du sens à sa vie spirituelle avec ce qu'il vient de lire et de relire. Il est nécessaire de prendre du temps pour assimiler l'information et la soumettre à notre réflexion. Voilà un bon ouvrage pour méditer durant les vacances.

 

L'auteur décortique le Notre Père et lui donne un nouveau relief pour en goûter toute la saveur. Il propose même une nouvelle écriture pour bien faire ressortir le contexte spirituel de ce texte important dans la foi chrétienne. Pour lui, cette prière ne doit pas forcément être prise au sens strict dans nos usages liturgiques. On peut penser que cette prière fut donnée par Jésus à titre d'exemple, pour montrer ce que l'on peut demander dans la prière et comment le faire. Elle serait plus un exemple type de prière chrétienne dont nous devrions nous inspirer, plutôt qu'un modèle à répéter servilement. Le Notre Père est formé de 7 demandes (3 concernant Dieu et 4 concernant les humains). Cette prière possède une forme symboliquement parfaite : 7 est le nombre de la perfection de la création. Il est formé du 3, symbole du nombre divin par excellence et du 4, symbole du nombre terrestre. On y retrouve quelque chose de courant dans la Bible : l'accomplissement de la création se trouve dans l'union du spirituel et du matériel, qui sont nos deux sources de vie.

 

Pour le plaisir de voir les choses différemment, voici une proposition d'une nouvelle version du Notre Père qui pourrait servir de support pour votre prière personnelle estivale :

Notre Père, qui es au-delà de tout,

que ton Nom soit notre principale pensée,

que ton Royaume grandisse en nous,

que ta Volonté s'accomplisse vraiment,

pour que la terre puisse être comme le ciel.

Donne-nous aujourd'hui notre pain spirituel.

Accorde-nous ton pardon afin que nous puissions nous pardonner les uns les autres.

Ne nous laisse pas succomber dans l'épreuve,

Mais délivre nous de l'emprise du mal.

Car c'est à Toi qu'appartiennent l'amour, le pardon et la joie, aux siècles des siècles. Amen !

 

Je vous laisse méditer sur ces nouvelles paroles de vie et vous souhaite un bel été de réflexion dans la pensée continuelle et joyeuse de Notre Père céleste.

 

+ Père Stéphane

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8 mars 2024

Le merveilleux Prologue de l'Evangile selon Jean

Comme il est bon de se plonger encore et encore dans ce bain de jouvence spirituelle qu'est ce merveilleux texte de l'Evangile selon Jean ! Il est une saveur jamais corrompue qui offre toujours de nouvelles sensations pour le lecteur ouvert aux œuvres de l'Esprit Souffle de Dieu.

Les premiers versets sont une promesse vertigineuse d'éveil intérieur pour peu qu'on veuille bien aller au-delà de la lettre, mais aussi au-delà de nos prétendues connaissances : 

1 - Au commencement était le Logos et le Logos était tourné vers le Dieu et dieu était le Logos.

Tout est dit dans ces quelques mots. Remarquons quelques éléments importants du texte. Tout d'abord, au commencement : c'est une allusion claire au commencement du monde décrit dans la Genèse. Contrairement à Dieu qui est sans commencement, notre monde créé a forcément un commencement. Et dès ce premier instant de la création, le Logos existait déjà et participait à cet élan créateur. Et ce Logos est la Parole de Dieu créatrice. Dieu dit et cela fut (nous dit la Genèse). Le Logos est aussi Dieu. Le texte grec explique bien cela en mettant le mot dieu, avec une minuscule, comme s'il voulait indiquer en terme plus clair que le Logos est d'essence divine. Et le Logos est tourné vers le Dieu, avec une majuscule, pour bien indiquer quelle est la source principielle. 

2 - Celui-ci était au commencement tourné vers Dieu.

Le Logos, de nature divine, est en miroir avec Dieu, en face à face, dans une unité parfaite. Bien que tourné aussi vers le monde, dans lequel il viendra s'incarner plus tard, il demeure au commencement dans la sphère trinitaire, dans un dialogue d'amour avec le Père.

3 - Tout fut par lui et sans lui rien ne fut.

Le Logos, Parole de Dieu créatrice, est au cœur du mouvement de création. Il est l'élan divin qui va au-delà de la sphère trinitaire pour initier tout acte créateur. Sans cet élan principiel, rien ne peut exister dans notre monde.

4 - Ce qui a été par lui était de la vie et la vie était le Rayonnement des hommes.

Il s'agit là de la Vie divine sans limite et éternelle. Dieu est le principe et la source de toute vie, de tout ce qui est vivant, de tout ce qui existe et possède un mouvement vital. Ce rayonnement, ou lumière, dont il est question va bien au-delà de toute clarté connue. Il s'agit d'une luminosité non créée qui émane de la sphère trinitaire et qui permet la vie et le renouveau perpétuel de cette vie dans notre monde. C'est le rayonnement émis par la grâce divine en chacun de nous, le feu visible de l'Esprit Souffle de Dieu qui se répand partout ; c'est le signe de la présence de Dieu dans la création. Et l'homme est le réceptacle naturel de cette lumière non créée, de ce rayonnement divin sans fin dont il est le premier bénéficiaire.

5 - Et le Rayonnement luit dans la ténèbre et la ténèbre de l'accueillit pas.

Il ne s'agit pas de la lumière du soleil ni de l'obscurité de la nuit. Car la nuit accueille forcément la lumière de l'aube. Elle ne peut pas l'empêcher de poindre à nouveau chaque matin. Cette lumière, ce rayonnement dont il est question, est celle de Dieu dont il est question au tout début de la Genèse. Il existait déjà une lumière au commencement avant la création des luminaires célestes. Rappelons nous aussi l'épisode de la Transfiguration, quand Jésus laisse apercevoir sa lumière intérieure, son rayonnement divin. Dieu est un feu rayonnement qui ne cesse d'illuminer tout ce qui est en dehors de sa sphère et que l'on nomme la ténèbre. Et l'homme, crée à l'image de Dieu, possède une âme qui a la faculté de recevoir cette lumière rayonnante. Mais en refusant cette grâce, il reste enfermé dans sa ténèbre. Toutefois, la lumière de Dieu est déjà présente en lui, mais elle ne peut pas pleinement rayonner tant que l'âme n'est pas en capacité de l'accueillir. Dieu a besoin de notre oui spirituel pour que son Rayonnement se produise en nous.

Bonne méditation de ces merveilleux versets sur votre chemin de carême.

+ Père Stéphane

 

 

14 février 2024

Vivre un carême spirituel

 

Le 14 février marque l'entrée en Carême pour le cycle pascal 2024. Longue traversée du désert pour certains chrétiens qui appliquent à la lettre les recommandations de l'Eglise. Mais qu'en est-il du discernement qu'il faut avoir quand on s'implique dans une voie spirituelle ? Ce que l'on me demande de faire, est-ce utile pour moi ? Qu'est-ce que cela va m'apporter dans mon évolution spirituelle ? Il est vraiment utile de se poser les bonnes questions avant de commencer ce chemin carêmique.

En effet, se priver de nourriture ou de tout ce qui est interdit doit avoir du sens pour nous aider à développer notre éveil intérieur. Cet acte fort demandé aux fidèles est-il source de bienfaits ? Avant tout, il est important de s'extraire de l'obligation pour une prise de conscience. Sinon, cette action ne sera qu'une pratique stérile qui ne portera aucun fruit. Nous devons faire ce qui est juste et bénéfique pour notre éveil spirituel. Dès lors, ce temps de carême peut être comblé de mille manières. Chacun, en pesant le pour et le contre, doit pouvoir choisir la bonne pratique qui aura une réelle valeur et un vrai bénéfice. Il ne faut surtout pas pratiquer ce qui est imposé, quel que soit le prétexte invoqué, car la vie spirituelle est supérieure à la vie religieuse. L'union à Dieu ne se réalise pas au moyen de pratiques, mais bien plutôt grâce à un changement d'état d'esprit qui nous oblige à modifier notre vision des choses et à reconsidérer nos certitudes et nos croyances. Dieu est au-delà de tout et ne peut être contraint. Entre faire et être, il faut choisir ce qui est le mieux pour soi. Si le jeûne de nourriture est un bon moyen pour vous et vous aide dans votre cheminement intérieur, alors oui, faites-le dans la joie et la liberté. Dieu pourra bénir cette oeuvre et la faire fructifier. Si par contre, cette contrainte ecclésiale ne vous apporte rien de concret, ne la subissez pas ! Evitez-là pour le bien de votre âme ! Il y a d'autres voies qui conduisent plus surement à l'union divine en vous. Il suffit de trouver la bonne et de laisser vos empreintes personnelles sur votre propre chemin vers Pâques. Discernement, interrogation, prise de conscience, retour à une foi nue et délaissement de tout ce qui encombre votre intellect doivent devenir des compagnons de route et des aides pour atteindre le vrai but recherché : l'union avec le divin en soi. N'oublions jamais que Dieu est Esprit et que c'est seulement par la voie spirituelle que nous pouvons nous unir à Lui. Les oeuvres sont bonnes et utiles si elles apportent un complément à la voie spirituelle. Sinon, elles sont des fardeaux inutiles qui nous alourdissent sur le chemin.

N'oublions pas que nous sommes d'abord le temple qui contient Dieu et que c'est seulement en nous que peut s'opérer l'union véritable de notre âme avec la divinité. Tout doit être fait pour développer en nous la vie spirituelle !

Bon carême adapté à votre juste nécessaire !

+ Père Stéphane

 

 

 

8 janvier 2024

Belle année 2024 avec Maitre Eckhart !

 

Sermons de Maitre Eckhart

Le temps passe vite, les années défilent à grande vitesse et nous poursuivons notre chemin en essayant de tenir le cap. Toutefois, les itinéraires changent et ce qu'on croyait véridique hier, s'avapore sous le soleil du nouveau matin, comme la buée au-dessus des champs. D'un coup, notre foi se libére de ses chaînes devenues trop lourdes pour devenir libre de voguer sur l'océan sans limite de la vie spirituelle. Il faut avoir le courage de choisir entre la vie religieuse et la vie spirituelle, entre servir une Eglise institution avec ses dogmes et ses contraintes, et servir un Evangile libérateur en Esprit et en Vérité. Maintenant, le temps me presse de faire le tri entre ce qui est vraiment utile et ce qui est encombrant, pour mieux vivre cette union profonde et nourrissante avec le Dieu du Seigneur Jésus. Bien sûr, tout n'est pas à rejeter en bloc, mais la simple formule 'je crois' ne suffit plus à nourrir mes espérances. J'ai soif et faim d'une expérience plus intense, d'une réelle et nourrissante vie mystique. Et pour cela, il n'est pas nécessaire, quoi qu'on en dise, de se greffer à la tradition humaine des institutions ecclésiales.

C'est un vent hardi de liberté spirituelle qui souffle en moi en ce début d'année et qui murmure au fond de mon âme le beau nom de Maitre ECKHART. Je vous propose de voyager avec lui et de découvrir des trésors insoupçonnés.

Belle et joyeuse année spirituelle !

+ Père Stéphane

9 août 2023

In memoriam Mgr Germain

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Une triste nouvelle vient assombrir ce bel été : la naisssance au Ciel de Mgr GERMAIN, archevêque de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France. Ce fidèle serviteur du renouveau de l'orthodoxie occidentale, disciple du saint Evêque Jean de Saint Denis (qui a restauré l'Eglise Orthodoxe de France), est décédé le lundi 7 août 2023, à 13h. Il aurait atteint ses 93 ans en septembre prochain. L'année dernière, il avait fêté ses 50 ans d'épiscopat. La messe d'enterrement est prévue le dimanche 13 août 2023, fête de sainte Radegonde, en la cathédrale saint Irénée à Paris. Entre temps, son corps sera exposé au centre de la cathédrale pour permettre aux fidèles et à ses amis de venir se recueillir et prier auprès de lui. Que le Seigneur fasse resplendir sur lui sa Lumière éternelle !

Une grande page de l'histoire de l'orthodoxie française se tourne avec cette disparition. J'ai bien connu Mgr Germain depuis ma découverte de l'Orthodoxie, dans cette Eglise, au début des années 80. C'est lui qui m'a conféré les ordres mineurs, qui m'a accueilli et encouragé dans ma vocation sacerdotale. Nos rencontres furent toujours des instants fraternels et bienveillants. Il a béni mes fiançailles avec Liliana en 1999. Toutefois, la tempête qui s'est abattu sur l'ECOF quelques temps après ne lui a pas permis de célébrer notre couronnement de mariage. Je crois que cet empêchement fut pour lui (comme pour nous) une déception et un regret. La vie d'une Eglise n'étant pas toujours un havre tranquille, nos chemins se sont éloignés, puis se sont croisés de nouveau avant qu'ils ne doivent se séparer encore. Ces aléas sur le chemin ecclésial furent la conséquence des soubressauts causés par la volonté humaine qui est bien souvent opposée à l'harmonie divine qui devrait régner dans l'Eglise.

Aujourd'hui, que retenir d'un tel homme ? D'abord son intelligence aigüe, sa capacité à enseigner des vérités parfois difficiles à comprendre, sa ténacité face à l'adversité, sa foi totale en Jésus-Christ et sa conviction inébranlable dans sa mission épiscopale et la continuité de l'oeuvre du saint Evêque Jean. Mais aussi son entêtement, son affirmation parfois autoritaire, sa propension à se croire propriétaire de son Eglise et quelques faiblesses bien humaines qui ont fait vaciller ce beau vaisseau de l'ECOF dont nous voyons encore des traces de remous longtemps après. En somme, un homme faillible, comme nous tous, mais aussi un serviteur zélé de l'Evangile, un visionnaire qui aura guidé son troupeau jusqu'au bout. Enfin, un mélange de simplicité et de raffinement, forgé par ses origines familiales, avec au fond du coeur cette beauté divine qui lui apportat une vraie bonté, mais aussi un certain aveuglement dans ses choix.

Après lui, que va devenir l'ECOF ? Saura-t-elle enfin rassembler tous ses enfants éloignés qui furent séparés par les tempêtes et les rancoeurs ? Je forme le voeu que le Souffle sacré de Dieu fasse son oeuvre dans les coeurs et les pensées des membres de cette Eglise pour qu'elle retrouve sa grande et belle place au sein du monde orthodoxe ! Avec le décès de Mgr GERMAIN, on peut affirmer qu'il y eut un avant et qu'il y aura un après. Rien ne sera plus pareil sans sa figure tutélaire? Cependant, la belle oeuvre du saint Evêque Jean continuera à croitre et à susciter des serviteurs et des servantes du Seigneur Jésus dans cette tradition occidentale.

RIP, Evêque GERMAIN. Que la paix de Dieu soit avec toi et que les anges t'accueillent en son Royaume ! 

Mémoire éternelle ! Alléluia !

+ Père Stéphane

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20 juillet 2023

En attendant la reprise...

 

Alpha Oméga

Au coeur de cet été qui s'annonce bien chaud, je prends la plume pour vous informer que je viens d'ajouter le calendrier des prochaines liturgies paroissiales pour le 2ème semestre 2023. Je vous invite à le regarder dans la rubrique concernée.

En attendant le plaisir de vous retrouver, je vous souhaite de bonnes et belles découvertes si vous êtes en vacances et surtout du temps de lâcher prise et de retour sur soi pour renouer avec Celui qui nous cherche avec passion. 

Soyez bénis par notre Seigneur Jésus et notre Père des ciels !

 + Père Stéphane

 

 

11 mai 2023

L'Eglise est l'assemblée des adeptes de Jésus

go_6288cConnaissez-vous la version Chouraqui de la Bible ? Je vous la recommande pour lire les Ecritures avec un regard neuf et recevoir un souffle nouveau. En relisant certains textes comme s'ils m'étaient inconnus, c'est à dire avec un autre regard, je me suis aperçu que le Seigneur ne demande pas à ses apôtres de bâtir une Eglise, mais de faire des disciples. Voici les paroles du Seigneur : "allez donc faire des adeptes parmi les païens, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Souffle sacré. Apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit." (Mat 28, 19-20). Lui même se réserve la mission de bâtir l'Eglise. Voici ce qu'il dit à son apôtre : "moi même je te dis : tu es Petros (Pierre) et sur cette pierre (petra) je bâtirai ma communauté (Eglise)." (Mat 16, 18). Donc, à chacun selon sa mission ! Ce fut pour moi comme une lueur de connaissance. Quand Jésus parle de bâtir lui même son Eglise, sa communauté, il prend Pierre comme exemple. Outre le jeu de mot qui existe en grec, le fondement dont Jésus se servira pour bâtir sa communauté ecclésiale est la foi dont vient de témoigner Pierre quelques versets auparavant. Ce n'est pas l'apôtre lui-même qui devient la fondation de l'Eglise, comme l'Eglise de Rome s'en est servi à tort pour assoir son pouvoir temporel, c'est la foi totale en Jésus dont il a témoigné, inspiré par le Souffle sacré. L'Eglise est une assemblée de fidèles qui se réunissent au Nom et avec le Seigneur Jésus. Ce n'est ni une institution, ni une hiérarchie, ni un bâtiment. C'est un corps vivant qui forme le Corps du Christ.

Cela est si vrai que pendant les premiers siècles de notre ère, les chrétiens se réunissaient dans des maisons particulières pour vivre leur foi en Christ. Le concept d'église, comme bâtiment, est arrivé bien plus tard, au quatrième siècle, quand l'empereur Constantin a fait de la foi chrétienne une institution d'Etat. Ce concept a atteint son apogée au Moyen-Age avec les Cathédrales. Aujourd'hui, il atteint son paroxysme avec les mégas églises évangéliques qui rassemblent des milliers de fidèles. Mais, rappelons-nous que Jésus ne nous a pas demandé de bâtir des églises. Car l'Eglise c'est Lui, réellement présent au milieu de ses adeptes qui sont rassemblés en son Nom. Dans le livre des Actes, nous avons un aperçu du fonctionnement de ces premiers rassemblements chrétiens : "Ils persévèrent dans l’enseignement des envoyés (apôtres), dans la communion, le partage du pain et les prières". (Actes 2, 42).

Toujours dans les Actes et dans les épitres, il est question de maison comme lieu de rassemblement des fidèles. Saint Paul remercie les hôtes pour leur bon accueil. Les Protestants ont d'ailleurs repris ces pratiques en désacralisant leur lieu de culte, mais ils ont oublié que tout rassemblement s'accompagne également du partage de la Sainte Cène. Celle-ci n'est pas une option, mais bien une partie intégrante du culte chrétien. Les Eglises traditionnelles, d'orient et d'occident, ont développé cette partie en la ritualisant souvent de manière excessive. Aujourd'hui, dans un contexte de déchristianisation ou de déviation religieuse, il est souhaitable de revenir aux origines de nos pratiques, sans désacraliser ou dénaturer ce qui fait le coeur de l'enseignement donné par Jésus. La communion eucharistique est vraiment une spécificité du culte chrétien. Dès le début, elle a intrigué les non adeptes et elle continue encore à interroger sur la teneur exacte du pain et du vin partagés. Comment revenir aux sources et réconcilier des pratiques parfois opposées ? Comment redonner du sens et de la valeur à la Parole divine, sans oublier sa dimension incarnée ? Jésus n'est pas seulement un Christ céleste, une vision théologique de la divinité, il est aussi un homme de chair et de sang qui s'est incorporé pleinement à notre humanité. Ce témoignage fondamental de la foi chrétienne est signifié par la célébration de la Sainte Cène et par une communion tangible pour manifester la présence réelle du Christ parmi les fidèles rassemblés en Eglise.

Oui, c'est bien Jésus qui rassemble ses adeptes en tout lieu et qui manifeste sa présence sous les espèces partagées de la Sainte Cène. A nous de savoir vivre pleinement ces deux réalités en leur redonnant une existence concrète dans notre vie. Revenons à la simplicité des rassemblements de maison, des petites communautés en pleine communion avec le Christ réellement présent. Recherchons cette unité dans la foi et les pratiques qui ne doit pas être en contradiction avec la diversité du genre humain. En effet, chaque maison qui accueille une assemblée possède sa spécificité et son charisme qui la différentie des autres maisons. Cette liberté d'être soi-même apporte de la souplesse et permet une diversité de dons qui font la richesse de la communauté. N'oublions pas que nous sommes là pour Jésus, avec Jésus, pour témoigner ensemble de sa présence dans nos vies. Nous appartenons d'abord à Jésus et chaque maison de rassemblement doit pouvoir devenir notre communauté. La diversité d'appellations et de rites doit rester secondaire. Elle nous permet de vivre cette communion au Christ selon notre sensibilité. Nos différences s'accumulent en richesse et non en obstacle. Sachons être libre dans la foi et refusons de porter les fardeaux des institutions. Ne soyons pas des partisans de telle obédience chrétienne, mais soyons d'abord et toujours de fidèles adeptes de Jésus-Christ, des témoins de sa Parole et des êtres bénis par sa Présence en tout temps et en tout lieu.

Votre dévoué,

 + Père Stéphane

 

 

 

 

 

 

24 février 2023

Vivre sereinement un vrai Carême

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Mercredi dernier, les cendres ont été appliquées sur nos fronts et nous avons célébré l'office de l'enterrement de l'Alléluia. Maintenant, c'est officiel, nous voici en période de Carême et en chemin vers Pâques. Mais que devons-nous faire pendant ce temps particulier de préparation aux fêtes pascales ? Rien de bien compliqué si on s'en réfère à l'enseignement du Seigneur Jésus ! Surtout, ne pas se charger de prescriptions ecclésiales non appropriées. Le Maître a dit : "acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de coeur et vous trouverez le repos pour votre âme. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger" (Mat 11,30).

En effet, le vrai jeûne qui plait à Dieu, c'est une attitude juste, vraie, vécue dans la confiance et l'amour. Faire quelque chose sans y placer son coeur ne sert à rien et est même contre productif. A quoi sert de se priver de nourritures, si cela ne conduit pas au repos de son âme ? Quelle sera la plus value spirituelle ? Pour entrer en pleine communion avec Dieu, il faut d'abord renoncer à soi pour se tourner vers Lui. Il faut être affamé et assoifé de nourritures spirituelles et non pas affaiblir son corps par des privations inadaptées. Se nourrir est un acte essentiel de la vie et non pas un péché ! Ce n'est donc pas en contradiction avec les paroles de Jésus : " l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute Parole de Dieu !" (Luc 4,4). Ainsi, jeûner c'est renoncer à quelque chose pour garder ce temps à l'étude des Saintes Ecritures et à la méditation de cette Parole de Vie. C'est se priver volontairement de quelque chose de concret pour s'ouvrir à la présence de Dieu dans notre vie quotidienne. Mais il faut que cet acte soit accompli en esprit et en vérité, avec justesse. Chacun doit examiner son quotidien et découvrir ce qui peut être un frein à cette rencontre approfondie avec le Tout Autre. Et cela ne passe pas forcément par une privation quelconque de nourriture. Le fardeau doit être léger pour que la pensée ne soit pas alourdie par ce joug imposé. Sinon, pendant le cheminement jusqu'à Pâques, nous penserons surtout à nos privations et nous raterons la cible : être entièrement tourné vers Dieu.

A chacun de juger ce qui lui est utile et profitable, en se souvenant de la parole de saint Paul : "tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'édifie pas" (1 Cor 10,23). Le temps du Carême doit aussi être un temps de discernement pour celui qui désire être un disciple éveillé du Seigneur Jésus.

Que la grâce du Seigneur soit avec vous ! Beau et vrai Carême !

+ Père Stéphane

6 février 2023

Donner sa pleine confiance au Seigneur

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Dans l'Evangile, nous pouvons lire le récit de la tempête apaisée. La scène se passe sur le lac de Tibériade pendant une grande tempête. Les disciples sont dans l'effroi le plus total, tandis que Jésus dort paisiblement. Leur barque menace de sombrer dans les eaux déchaînées. Cet épisode est relaté par Matthieu (8, 23-27), Marc (4, 35-41) et Luc (8, 22-25). Chacun nous en donne un aperçu particulier et des détails personnels.

Chez Matthieu, les disciples apeurés réveillent le Seigneur et lui disent : "Seigneur, au secours, nous périssons". Jésus leur répond : "pourquoi êtes-vous peureux, gens de peu de foi ? "

Chez Marc, les disciples apeurés réveillent le Seigneur qui dort sur un coussin et lui disent : "Maître, cela ne te fait rien que nous périssions ?" Jésus s'adresse aux éléments, puis il leur répond : "pourquoi êtes-vous si peureux ? Comment n'avez-vous pas de foi ?"

Chez Luc, les disciples apeurés réveillent le Seigneur et lui disent : "chef, chef, nous périssons." Jésus leur répond : "où est votre foi ?"

A chaque fois, après avoir vu le signe accompli par Jésus, les disciples s'interrogent les uns les autres : "qui donc est-il pour commander au vent et à la mer ?"

Pour bien comprendre cet enseignement, le mot foi doit être compris dans le sens de la confiance accordée à quelqu'un. Il s'agit ici de la confiance que les disciples ont placée en Jésus. Tout d'abord, posons-nous la bonne question : de quelle nature est-elle et qu'elle est son intensité ? Et qu'en est-il pour chacun de nous, personnellement, comme disciple du Seigneur Jésus ? En effet, si nous croyons que Jésus est le Fils de Dieu et qu'il a la faveur de son Père céleste, pourquoi sommes nous si peureux dès que survient une épreuve ? Notre foi-confiance n'est pas aussi grande et profonde qu'elle le devrait. Cela signifie que notre foi n'a pas de racines et qu'à la première tempête, elle ne peut pas résister et disparait, emportée par les vents de l'angoisse.

Si le Seigneur est avec nous, que pouvons-nous craindre ? Et à quoi cela nous sert d'être apeuré, alors que nous ne pouvons pas mâitriser ce qui nous arrive ? Restons dans la confiance totale, comme un petit enfant tenant la main de son père ou de sa mère. Il sait qu'il est en sécurité et que ses parents vont le protéger de tout mal. Ainsi en est-il du Seigneur Jésus envers ceux qui lui font confiance ! Que nous importe ce qui doit arriver, si nous sommes avec Jésus-Christ, dans sa présence rassurante ? Pouvons-nous changer les événements et avoir le moindre impact sur eux ? Pouvons-nous, comme le Seigneur, ordonner au vent de cesser immédiatement et aux vagues de s'apaiser ? Peut-être est-ce possible ? Mais uniquement avec l'aide et la présence du Seigneur Jésus à nos côtés. Jamais seul !

Pour ancrer notre confiance en quelqu'un, il faut bien le connaître. C'est une question de temps et de découverte de sa valeur profonde. Il est nécessaire de s'apprivoiser mutuellement avant d'acquérir la certitude que l'autre sera toujours disponible pour nous. C'est un acte fort qui relève de l'intime conviction. Oui, déclarer sa foi et sa confiance en quelqu'un peut changer totalement notre vie. Tant que nous nous interrogeons sur Jésus, comme le font les disciples dans la barque, il n'est pas possible de lui accorder une confiance véritable, car il reste un inconnu.

Jésus ne nous demande pas des choses impossibles pour devenir son disiciple. Il n'est pas nécessaire de suivre des règles compliquées. Il suffit juste de lui accorder une pleine et entière confiance, d'avoir une vraie foi en Lui. Dès lors, notre vie sera changée et il nous conduira en toute sécurité là où nous devons aller. Il nous ouvrira les portes du Royaume céleste, dès maintenant, pour que notre joie soit parfaite en ce monde. Alors pourquoi ne pas lui faire confiance ? Qu'avons nous à y perdre ?

+ Père Stéphane

9 janvier 2023

Nouvelle année, nouveau défi avec le Christ !

Je vous souhaite une belle et lumineuse année 2023 à la suite du Seigneur Jésus-Christ. Je compléterai mes voeux en vous offrant cette exhortation du pape Benoit XVI : "n'ayez pas peur du Christ ! Il ne vous retire rien et il vous donne tout. Celui qui se donne à Lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ et vous trouverez la vraie vie."

Cette année commence avec la visite de notre Evêque, Monseigneur Grégoire, qui est venu célébrer la liturgie de la Théophanie. Beau moment de communion fraternelle d'une communauté unie à son Evêque. Après la liturgie, des agapes festives ont permis de garder encore un peu l'esprit de Noël. Quelques photos de cet événement sont visibles dans l'album dédié.

Que cette nouvelle année, embrumée d'incertitudes, soit une année de joie et de paix intérieure, grâce à notre volonté de renforcer notre union au Christ et de lui ouvrir notre coeur par un oui de confiance et de foi sans faille. Relisons à voix haute le merveilleux prologue de Saint Jean qui ouvre son Evangile et faisons de ces 19 versets notre fil rouge spirituel pour 2023 ! "Au commencement était Celui qui est la Parole de Dieu... en Lui résidait la vie, et cette vie était la lumière des hommes." Accueillons en nous la lumière divine qui nous empêchera de sombrer dans les ténébres de ce monde !

Rien n'est impossible à Dieu si nous lui permettons d'agir en nous, avec nous et pour nous ! Voilà la certitude qui doit nous guider cette année. Comme le Fils est tourné vers le Père, soyons nous aussi tourné vers le Fils, le Christ Jésus, et laissons nous éclairer par sa lumineuse présence. Puisse chaque jour à venir en 2023 être un commencement, sans cesse renouvelé, de notre amour pour le Christ !

Bonne et lumineuse année 2023 !!!!!

+ Père Stéphane

 

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