Retrouver l'Esprit de Pentecôte

Dans un monde technologique totalement déconnecté du spirituel, le chrétien d'aujourd'hui ressent parfois une grande difficulté à trouver sa place et à vivre sa foi. Il est souvent tiraillé entre tradition et modernité. L'Eglise, cette institution immuable qui résiste au temps et défie les siècles, laisse peu de place à la nouveauté et au renouveau, mais aussi à l'individu. Cela peut sembler curieux quand on prend conscience que Jésus a toujours privilégié la rencontre avec la personne. On peut penser à Zachée, à la Samaritaine, à Lévi le collecteur d'impôts et à la femme adultère. Le Seigneur est venu proposer une rencontre personnelle entre le Créateur et la créature. La communauté n'est pas supérieure à la personne. Son rôle est de la protéger, de l'accompagner et de la soutenir dans son chemin personnel avec Dieu. Cette notion essentielle de liberté disparait trop souvent au nom du dogme, du droit, du rite, de la subordination hiérarchique...

Pourtant, l'essentiel dans la vie chrétienne est de suivre le Seigneur Jésus, en disciple attentionné et amoureux. Chaque âme est unique aux yeux de Dieu. Pour lui, elle a un grand prix, malgré tout le passif négatif qu'elle peut accumuler durant son parcours terrestre. Le Père attend de chacun une conversion sincère, totale et vivifiante. Et comme nous sommes tous différents, le "carcan salutaire" imposé par l'Eglise et les Eglises particulières ne peut pas convenir à toutes les âmes ici-bas. Dans l'Evangile, Jésus souhaite que nous demandions à Dieu la grâce de recevoir le Saint Esprit.  Et il nous donne l'assurance que nous serons comblés de cette grâce divine, si nous la demandons avec foi. N'ayons pas peur de cette injonction du Christ ! J'aimerai rappeler que la grâce est une faveur imméritée. Il ne faut donc pas attendre d'être digne pour recevoir ce don de Dieu. Car la volonté de notre Père est que nous soyons comblés, même si nous ne le méritons pas. La purification se fera ensuite, dans l'action du Saint Esprit en nous. Il faut être persuadé que Dieu m'aime tel que je suis. Il espère juste mon amour et mon adoration. Tout le reste n'est que mauvaise propagande religieuse qui tend à nous éloigner de la Source de la Grâce.

On peut parler du Saint Esprit, dire qu'il est partout présent et enseigner que c'est lui qui agit à travers nos rites, mais n'y a-t-il pas une différence entre parler du Saint-Esprit et le laisser parler en nous et par nous ? Je crois sincèrement que oui. Et la preuve qu'une autre voie est possible, ce sont ces chrétiens qui ont retrouvé la grâce de la Pentecôte et qui la vive chaque jour. Oui, il est possible de raviver sa foi et d'expérimenter personnellement la puissance et la présence de Dieu dans notre vie. Il me semble qu'il y a un grand paradoxe entre ce que nous professons et ce que nous vivons. Il existe un pont franchissable et unificateur entre la tradition ecclésiale que nous avons choisie et l'expérience libératrice de la présence agissante de Dieu dans notre âme. Les deux sont conciliables et nous permettent alors de grandir dans notre foi et d'être des témoins lumineux dans ce monde bien gris. Oui, demandons au Père d'envoyer sa promesse à chacun d'entre nous et vivons pleinement de cette grâce divine, sans culpaliser et sans chercher des justificatifs oiseux. Tout est clairement dit dans l'Evangile. Il suffit juste de le lire en vérité.

Que le Seigneur Jésus soit loué et glorifié par toutes les âmes remplies du Saint-Esprit de Dieu !

+ Père Stéphane