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1 novembre 2018

Des fleurs pour les défunts

 

Toussaint 2018. Il fait beau et doux. En me promenant pour humer l'air automnal, je passe devant le cimetière et je me souviens que c'est le jour des fleurs pour les défunts. Effectivement, les voitures forment un ballet incessant devant le cimetière qui, les portes grandes ouvertes sur une belle allée centrale ornée de chrysanthèmes de toutes les couleurs, invite à entrer pour admirer les couleurs vives sur le marbre gris des tombes. Et je ne résiste pas à cet appel, d'autant plus que je ne suis jamais entré en ce lieu paisible.

De tous côtés, des fleurs en gros bouquets empotés parsèment les allées et donnent à ce lieu une gaité peu commune. Mais j'aime bien ce contraste entre la tristesse des caveaux gris et ces gerbes colorées qui viennent rappeler aux vivants que les morts sont dans la lumière de l'au-delà. Mais combien de visiteurs ont conscience de ceci lorsqu'ils déposent leurs fleurs sur la tombe familiale ? Je crains, hélas, qu'ils ne soient fort peu. Et pourtant, comme il est doux de penser que les êtres disparus qui nous manquent tant ne sont pas dans un néant indéfini. Ils sont bien vivants et essaient souvent de nous le dire, mais nous sommes bien peu disposés à croire ce que nous ne voyons pas.

Et puis la mort, aujourd'hui, cela n'intéresse plus personne. Elle viendra bien assez vite et nous verrons alors ce que nous deviendrons. Seules les pompes funèbres en tirent un gain financier, jouant sur le malheur des survivants pour leur vendre un maximum de décorum inutile. La mort est devenue un commerce et même les communes essaient d'en tirer un vrai profit en supprimant les concessions perpétuelles. Les cimetières, comme les autres terrains communaux, doivent être rentabilisés pour que le maximum de quidams puissent y trouver un logement, mais seulement pour quelques années. Une sorte de transition, mais vers quoi au juste, puisque tout est néant ?

Et le chrétien, dans tout cela. A quoi croit-il encore ? Il garde la coutume, mais je ne suis pas certain que la Vie éternelle ait encore un sens profond dans le coeur des croyants. Jésus, le Vivant, nous a délivrés de la mort. En sommes-nous persuadés ? Mais, de quelle mort s'agit-il ? Point n'est question de la mort corporelle qui, elle, est bien définitive. Non, il s'agit là de la mort spirituelle, ce qui est bien plus grave. Le corps doit disparaitre, c'est son lot, comme toute créature formée de matière. Entrer dans le Royaume des Cieux, donc dans la Présence du Père céleste, c'est ce que Jésus promet à celui qui écoutera et méditera ses Paroles de vie, puis les mettra en pratique. Alors, si ce "nouveau-né" laisse entrer la lumière de la connaissance spirituelle dans son être profond et qu'il se laisse ensemencer par l'Esprit Saint, alors son corps peut bien périr. Il ne sera jamais mort ! Il est déjà entré dans la Vie éternelle et la mort n'est rien d'autre qu'un phénomène normal pour ce qui appartient à la matière.

La résurrection n'est pas liée aux corps, mais aux âmes. Elle n'est pas une promesse eschatologique, mais une réalité à saisir et à expérimenter dès cette vie terrestre. Jésus nous promet la résurrection ici et maintenant, pour une durée éternelle. Il ne faut pas comprendre de travers les paroles du Seigneur, ni se laisser enténèbrer l'esprit pas des conceptions qui ont été rajoutées au fil des siècles et ont dénaturé le message originel. Le Christ nous invite à naître de nouveau et à vivre cette expérience unique dans notre existence actuelle. Nicodème ne comprend pas cette parole et s'interroge sur cette nouvelle naissance. Il ramène tout au corps, alors que Jésus parle en Esprit. Je vous invite à lire l'Evangile avec des yeux nouveaux, en abandonnant vos vieilles certitudes, comme un nouveau-né qui n'a pas encore reçu l'héritage culturel de son milieu. Lisez également l'Evangile selon Thomas qui nous ramène à la source évangélique. Vous serez surpris pas ce que vos yeux liront et par ce que votre esprit percevra au fur et à mesure. Si vous faites cette démarche avec un coeur sincère et seulement guidés par l'Esprit Saint, alors vous entrerez dans la Connaissance ou Sagesse qui éclairera votre être et dissipera toute erreur. Parvenus au coeur de votre coeur, là où germe la vie éternelle, vous boirez à la source féconde et ne serez plus jamais soumis à la mort spirituelle. Vous serez déjà entré dans la résurrection promise par le Seigneur Jésus et vous deviendrez citoyen du Royaume des Cieux. A ce moment-là, la disparition de votre corps physique ne sera plus qu'une simple formalité selon la formule célèbre : rendez à César ce qui appartient à César, ou bien ici : rendez à la terre ce qui appartient à la terre.

Bon chemin de l'Avent, préparation à la Nativité du Seigneur. Que ce temps soit celui de votre nouvelle naissance en Esprit. Prenez le temps de suivre l'étoile lumineuse qui scintille en vous. Voilà la volonté du Christ Jésus !

+ Père Stéphane 

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