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Communauté de l'Annonciation

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6 mars 2025

Nouveau Carême 2025

Hier, avec la célébration de l'office des Cendres, nous sommes entrés dans le Grand Carême qui va nous conduire jusqu'à Pâques et la Résurrection du Seigneur Jésus. Nous avons également "enterré" l'Alléluia qui ne sera plus chanté pendant ce long chemin carêmique. Nous l'avons "enterré" sous les cendres de notre espérance en attendant la joie de la Nuit pascale pour le chanter à nouveau avec exultation.

Que faire alors pendant ce Carême ? On peut bien sûr se conformer aux règles ecclésiales, notamment en matière de jeûne, et s'en tenir à ces prescriptions. Mais tout ceci n'est pas forcément ce qui sera bénéfique à l'âme. Le vrai jeûne qui plait à Dieu, c'est celui du cœur et des pensées. Jésus a bien précisé que ce qui souille l'être humain c'est ce qui sort de son cœur et non point ce qui entre dans son ventre. Durant ces 40 jours à venir, je vous propose de vivre un vraie transformation intérieure en relisant avec les yeux du cœur et en esprit les 4 Evangiles ; à vous laisser saisir par ces Paroles de Vie et à prendre le temps de les méditer pour en faire une vraie nourriture. C'est donc un chemin de renouveau dans nos pratiques, dans nos pensées, dans nos convictions, dans nos croyances que nous devrions suivre pour être en harmonie avec l'enseignement du Seigneur et avec ce qui est agréable à notre Père des Cieux. Les considérations alimentaires doivent rester secondaires et à l'appréciation de chacun, en fonction de ses besoins et de ses choix.

Le Carême devrait être vécu comme un long Shabbat pendant lequel toute notre attention doit être orientée vers la vie spirituelle et vers ce qui nous est profitable pour entrer en contact intérieur avec notre Père des Cieux. Le meilleur jeûne sera donc celui du temps dont nous priverons nos activités quotidiennes stériles pour l'offrir à Celui qui nous attend au centre de notre être. Du temps pour lire la Parole, du temps pour la méditer, du temps pour s'en nourrir profitablement, du temps pour faire de belles œuvres, du temps pour semer des paroles de paix et d'amour autour de nous, du temps pour être différent de ce que nous sommes le reste de l'année. Du temps consacré aux bénédictions et aux partages fraternels. Du temps pour nous extraire de ce qui nous enferme dans les ténèbres de l'ignorance. Du temps pour soi, pour être, que nous allons offrir au Tout Autre. Voilà un beau programme que je vous propose !

Bon chemin de Carême en liberté et en Esprit !

+ Père Stéphane 

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18 février 2025

Jésus propose un chemin intérieur de transformation

Voici une suite logique de mon précédent message, liée à la démarche initiée pour redécouvrir en vérité l'enseignement de Jésus. Parallèlement à la lecture des Evangiles traduits de l'araméen, voici une réflexion sur notre manière de comprendre ou non le message de Jésus. En bref, l'auteur nous propose une autre approche de la foi chrétienne ayant pour but de réfléchir sur notre foi et le fait d'être chrétien aujourd'hui. La finalité de cette prise de hauteur est de retrouver la saveur des paroles du Rabbi Yeshoua, lui qui est venu nous proposer un chemin intérieur de transformation. Le but est de nous inviter à quitter la position confortable et passive du fidèle aux dogmes de l'Eglise pour endosser le rôle actif et déstabilisant de disciple de Jésus. Car le Royaume des Cieux est ici et maintenant. Il est accessible à tous durant la vie terrestre afin que nous puissions nous réjouir en plénitude de la présence du Père des Cieux et bénéficier de sa Lumière et de sa Grâce.

Je vous en dirai un peu plus au fur et à mesure de ma lecture.

+ Père Stéphane

8 janvier 2025

2025 : une année à la lumière des Evangiles

En ce début de nouvelle année, la coutume est de se souhaiter de bons vœux. Mais est-ce vraiment fait de manière sincère ? Souvent, ce ne sont que des mots creux. Pour ma part, je vous souhaite de vivre cette année 2025 à la Lumière incréée du Père céleste, qui du fond de votre ténèbre, illuminera votre âme par la lecture méditée des 4 Evangiles contenant le témoignage de la divine Parole incarnée. En ces temps d'affadissement de la foi, il est primordial de revenir à l'essentiel du message chrétien contenu dans ces 4 livres.

 

Pour vous aider dans cette démarche, je vous conseille un ouvrage édité en fin d'année 2024 et intitulé : "les quatre Evangiles - Traduction de la Vetus Syra". Œuvre magistrale du père Etienne METENIER, de la Communauté des Béatitudes. Bien plus qu’une « nouvelle » traduction des évangiles, cet ouvrage est la première traduction complète jamais réalisée de manuscrits contenant les quatre évangiles dans l’état de texte le plus proche de la langue orale qui avait cours à l’époque du Christ. Ce texte de la Vetus Syra date de 170 et apporte des précisions qui ouvrent des portes à la compréhension : Le Verbe s’est fait corps (vs « s’est fait chair ». Les abondantes notes et tableaux mettent le texte à la portée de chacun. Ils sont une véritable école de lecture de la Parole à la manière juive, en nous introduisant à la pensée sémite et en faisant constamment référence aux Écritures et à la tradition juive. Ce nouvel éclairage porté sur l’évangile nourrit notre vie de prière, notre vie chrétienne, et, tout simplement, notre vie humaine. Un bijou de précision et d’ouverture à la vie spirituelle que j'ai découvert lors d'une retraite chez les Moines de l'Abbaye d'En-Calcat, dans le Tarn.

 

Voilà donc mon nouveau livre de chevet et de support à ma prière. Je vous invite à l'acquérir également si vous avez soif de redécouvrir la Parole et de d'apporter de la fraicheur à votre foi en Jésus-Christ. Bonne lecture !

+ Père Stéphane

5 décembre 2024

En Avent pour vivre la Nativité

Nous voici arrivés au temps de l'Avent chrétien qui permet de faire le point sur notre rapport au Mystère de la Nativité de Dieu dans notre humanité. Noël est pour moi la plus grande fête chrétienne. Elle nous met au cœur du plan divin et nous oblige à prendre de la hauteur pour donner à notre foi en Jésus-Christ un sens profond et véritable.

 

Que représente pour nous la naissance de Jésus ? Qu'est-ce que cela change dans notre vie ? Comment acceptons-nous dans notre existence les paroles puissantes du Fils de Dieu ? La période de l'Avent nous offre l'opportunité de nous interroger en profondeur sur cet événement majeur survenu dans notre monde il y a plus de 2000 ans ! Marchons avec Marie, en Esprit et en vérité. Méditant à ses côtés, nous pouvons réussir à percevoir cette lumière divine qui a fécondé son être et a permis qu'elle devienne l'accomplissement des promesses de Dieu. Sans son OUI total et confiant, la Nativité de Jésus n'aurait pas eu lieu. De même, sans notre OUI total et confiant, Dieu ne peut pas accomplir en nous aujourd'hui son adoubement spirituel pour que nous devenions pleinement à son image et à sa ressemblance. Tout est lié. Ce qui fut accompli le sera de nouveau, en chacun de nous, dans la foi et l'espérance. 

 

Aussi, en décorant la sapin et nos maisons, en illuminant les sombres soirées de l'hiver, en préparant la crèche pour célébrer le mystère de la Nativité, nous accomplissons un rite de renouvellement salutaire pour notre foi. Il est important de redevenir comme des enfants et de vivre ce temps particulier avec un regard neuf et émerveillé. la foi véritable est une affaire de cœur et non point d'intellectualisme. Dans l'Evangile, Jésus enseigne qu'il faut être comme des enfants pour accéder à la juste compréhension des choses célestes. La raison est utile pour rassemble ce que l'on voit et en exprimer notre ressenti. Mais seul le cœur est un lien direct avec la divinité et est ainsi en capacité de saisir le message d'amour du Christ Jésus. Contempler le petit enfant dans la crèche, c'est nous replonger dans notre enfance et notre découverte de la foi chrétienne. C'est faire un retour sur ce qui nous émerveillait à cet âge et qui nous laisse froid aujourd'hui. C'est enfin pouvoir ressentir une émotion éteinte qui nous apportait de la joie et un bien-être total. Redevenons des petits enfants face à Dieu et au Mystère de son incarnation. N'ayons pas peur de lâcher prise et de briser les chaines de nos certitudes qui nous étouffent au fil du temps. Fixons l'étoile qui scintille dans le ciel de notre nuit et laissons-nous guider par sa lumière pour redécouvrir la beauté de la Nuit de Noël et la douceur de Marie tenant dans ses bras son enfant nouveau-né.

 

Je vous invite à entrer pleinement dans la joie de l'Avent et à vous laisser guider par l'Etoile de la connaissance vers Celui qui est l'Alpha et l'Oméga de notre vie. En Avent !!!

+ Père Stéphane

 

2 octobre 2024

Une lecture spirituelle des Evangiles

Pour un chrétien, les quatre Evangiles représentent le socle scripturaire de sa foi en Jésus-Christ. Ces textes sont fondamentaux pour connaitre Jésus et son message. Leur lecture peut cependant paraitre difficile, voire déroutante, pour un occidental habitué à raisonner. Cette Parole divine n'est pas un texte philosophique. Elle est une nourriture pour l'âme en quête de vérité. Pour bien comprendre ce que nous lisons dans l'Evangile, il faut prendre de la hauteur et ne pas tomber dans deux travers dangereux : une lecture fondamentaliste du texte qui enferme et contraint, mais aussi une lecture intellectuelle qui éloigne du sens réel et conçoit des concepts purement humains. L'Evangile est un livre de vie pour la Vie. Il contient le message d'amour d'un Dieu Père en quête de ses enfants. Un message de paix, de joie et de libération. Jésus est un Maître de Vie et non pas un dispensateur de règles contraignantes à observer. Le chrétien est par essence un être libéré du joug de ce monde, dont l'âme doit s'épanouir hors de toute emprise pour s'unir par amour à son Dieu créateur. 

Au fil des siècles de chrétienté, diverses tentatives ont été faites pour se libérer des œillères imposées par les institutions. Cependant, elles ont souvent raté leur cible par une lecture trop personnelle et orientée du texte biblique. Il est très difficile de lire les Evangiles avec un regard spirituel et d'éviter la tentation de leur faire dire ce que l'on aimerait y trouver. L'homme a cette faculté étonnante de tout ramener à soi et de se servir de Dieu pour asseoir son pouvoir ou pour en retirer une gloire personnelle. Le Fils de Dieu est venu pour nous libérer de toute pensée asservissante, pour nous montrer une voie simple pour s'unir personnellement au Père céleste. Il a proposé des aides sacramentelles pour nous accompagner dans cette aventure spirituelle. Chacun doit rester libre de ses choix, de ses convictions et du mode d'expression de sa foi. C'est le Christ qui nous unit dans notre diversité, faisant de nous des frères et des sœurs par un lien spirituel, et nous conduit vers le Royaume de Dieu qui se trouve en chacun de nous. Il ne devrait pas y avoir de concurrence, pas de controverses, pas de divisions entre les chrétiens. Et surtout pas d'appel au meurtre au Nom de Dieu pour anéantir celui qui vit sa foi différemment. Comment peut-on avoir de telles pensées alors que Dieu lui-même nous a demandé de ne pas être des assassins les uns envers les autres (voir le Décalogue) ?

Dieu est Un en trois Personnes. L'humanité est également une dans une multitude de personnes. Cette image devrait nous inciter à vivre notre foi chrétienne en unité avec Dieu en respectant la diversité de nos expressions. Le Père céleste n'a que faire de nos différences. Il aime chacun en particulier, avec sa part de ténèbres et d'ignorance. Jésus accueille l'humanité de manière unique, car il connait le visage intérieur de chacun de nous. Les organisations et les dénominations des communautés chrétiennes ne sont que des aspects d'une seule vérité : l'incarnation de la Parole de Dieu dans notre monde. Quand Jésus parle aux foules pour leur enseigner des vérités, ses paroles sont comme des graines semées au vent de notre compréhension. Nous les recevons avec plus ou moins de bonnes conditions pour qu'elles s'enracinent en nous et produisent du fruit en abondance. Sommes-nous prêts à recevoir ce message ? Sommes-nous prêts à le mettre en pratique dans notre vie ? Sommes-nous disposés à suivre Jésus malgré tout ce qu'il peut nous en coûter ? Sommes-nous vraiment prêts à tout laisser pour accueillir totalement cette heureuse nouvelle ? Pour que le Royaume de Dieu, la présence du Père, se développe en nous, il est nécessaire de se débarrasser de tout ce qui peut encombrer. Le plus grand poids qui nous empêche de nous élever spirituellement, c'est notre connaissance, notre raison, nos certitudes, nos désirs de supériorité. Jésus demande de tout laisser derrière soi pour avancer librement vers Lui. C'est ce poids invisible qui enfonce Pierre dans l'eau du lac alors qu'il s'approche du Seigneur. Mais, nous ne sommes pas seul sur le chemin. Jésus est là, il nous tend la main et nous demande de Lui faire confiance, d'avoir la foi et de garder les yeux fixés sur lui-seul. Alors, seulement, nous pourrons alléger le poids qui nous opprime et nous élever spirituellement. Nous pourrons découvrir les merveilles que Dieu a prévu pour nous. Jésus est délivrance, lumière et vie véritable.

Ouvrons dès maintenant les Evangiles avec un regard neuf et demandons à l'Esprit-Souffle de Dieu de nous inspirer leur juste compréhension, au-delà de toutes nos connaissances et de toutes nos croyances. Laissons-nous emporter avec confiance dans la grande aventure de la Vie éternelle. Lisons toujours l'Evangile en Esprit et en vérité. Apprenons à vivre librement notre foi chrétienne et à nous libérer de nos entraves. Que la grâce de Dieu nous en donne l'audace !

+ Père Stéphane

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23 juillet 2024

Le Notre Père : une prière à refaire nôtre

Lors de mes divagations estivales, dans le département de l'Ardèche, je me suis trouvé dans la maison de Marie Durand, cette grande figure du protestantisme qui a passé quasi 38 ans enfermée dans la Tour de Constance à Aigues Mortes. Nichée dans une châtaigneraie ancestrale, sa maison en pierres est devenue un musée sur l'histoire du protestantisme dans le vivarais ardéchois. De charmantes personnes âgées en assurent la visite et l'accueil des touristes, en apportant leurs connaissances bienvenues. C'est un lieu chargé d'histoire et de vie spirituelle où le maître mot qui suinte de chaque pierre est : résister !

 

Dans la petite boutique attenante, quelques ouvrages sont proposés. L'un d'entre eux a retenu mon attention : un christianisme pour le 21ème siècle. Il est écrit par le Pasteur Louis Pernot de Paris. Il s'agit d'un catéchisme pour adolescents ou adultes ouverts d'esprit et cherchant à comprendre la foi, l'Eglise et la Bible, en vue d'une religion intelligente et ouverte à notre monde. Je l'ai donc acheté, curieux de voir comment les principaux thèmes de la foi chrétienne étaient abordés sous cet angle protestant.

 

Je dois avouer que la lecture de ce petit livre est un vrai bain de jouvence. Les explications du pasteur sont effectivement destinées à des esprits ouverts et prêts à réfléchir sur leurs acquis ou présupposés. Cela secoue les méninges, mais chacun reste libre d'accepter ou non les commentaires énoncés. Les chapitres sont courts, clairs, bien argumentés, et se terminent toujours par une question ouverte. Car c'est le lecteur qui doit donner du sens à sa vie spirituelle avec ce qu'il vient de lire et de relire. Il est nécessaire de prendre du temps pour assimiler l'information et la soumettre à notre réflexion. Voilà un bon ouvrage pour méditer durant les vacances.

 

L'auteur décortique le Notre Père et lui donne un nouveau relief pour en goûter toute la saveur. Il propose même une nouvelle écriture pour bien faire ressortir le contexte spirituel de ce texte important dans la foi chrétienne. Pour lui, cette prière ne doit pas forcément être prise au sens strict dans nos usages liturgiques. On peut penser que cette prière fut donnée par Jésus à titre d'exemple, pour montrer ce que l'on peut demander dans la prière et comment le faire. Elle serait plus un exemple type de prière chrétienne dont nous devrions nous inspirer, plutôt qu'un modèle à répéter servilement. Le Notre Père est formé de 7 demandes (3 concernant Dieu et 4 concernant les humains). Cette prière possède une forme symboliquement parfaite : 7 est le nombre de la perfection de la création. Il est formé du 3, symbole du nombre divin par excellence et du 4, symbole du nombre terrestre. On y retrouve quelque chose de courant dans la Bible : l'accomplissement de la création se trouve dans l'union du spirituel et du matériel, qui sont nos deux sources de vie.

 

Pour le plaisir de voir les choses différemment, voici une proposition d'une nouvelle version du Notre Père qui pourrait servir de support pour votre prière personnelle estivale :

Notre Père, qui es au-delà de tout,

que ton Nom soit notre principale pensée,

que ton Royaume grandisse en nous,

que ta Volonté s'accomplisse vraiment,

pour que la terre puisse être comme le ciel.

Donne-nous aujourd'hui notre pain spirituel.

Accorde-nous ton pardon afin que nous puissions nous pardonner les uns les autres.

Ne nous laisse pas succomber dans l'épreuve,

Mais délivre nous de l'emprise du mal.

Car c'est à Toi qu'appartiennent l'amour, le pardon et la joie, aux siècles des siècles. Amen !

 

Je vous laisse méditer sur ces nouvelles paroles de vie et vous souhaite un bel été de réflexion dans la pensée continuelle et joyeuse de Notre Père céleste.

 

+ Père Stéphane

8 mars 2024

Le merveilleux Prologue de l'Evangile selon Jean

Comme il est bon de se plonger encore et encore dans ce bain de jouvence spirituelle qu'est ce merveilleux texte de l'Evangile selon Jean ! Il est une saveur jamais corrompue qui offre toujours de nouvelles sensations pour le lecteur ouvert aux œuvres de l'Esprit Souffle de Dieu.

Les premiers versets sont une promesse vertigineuse d'éveil intérieur pour peu qu'on veuille bien aller au-delà de la lettre, mais aussi au-delà de nos prétendues connaissances : 

1 - Au commencement était le Logos et le Logos était tourné vers le Dieu et dieu était le Logos.

Tout est dit dans ces quelques mots. Remarquons quelques éléments importants du texte. Tout d'abord, au commencement : c'est une allusion claire au commencement du monde décrit dans la Genèse. Contrairement à Dieu qui est sans commencement, notre monde créé a forcément un commencement. Et dès ce premier instant de la création, le Logos existait déjà et participait à cet élan créateur. Et ce Logos est la Parole de Dieu créatrice. Dieu dit et cela fut (nous dit la Genèse). Le Logos est aussi Dieu. Le texte grec explique bien cela en mettant le mot dieu, avec une minuscule, comme s'il voulait indiquer en terme plus clair que le Logos est d'essence divine. Et le Logos est tourné vers le Dieu, avec une majuscule, pour bien indiquer quelle est la source principielle. 

2 - Celui-ci était au commencement tourné vers Dieu.

Le Logos, de nature divine, est en miroir avec Dieu, en face à face, dans une unité parfaite. Bien que tourné aussi vers le monde, dans lequel il viendra s'incarner plus tard, il demeure au commencement dans la sphère trinitaire, dans un dialogue d'amour avec le Père.

3 - Tout fut par lui et sans lui rien ne fut.

Le Logos, Parole de Dieu créatrice, est au cœur du mouvement de création. Il est l'élan divin qui va au-delà de la sphère trinitaire pour initier tout acte créateur. Sans cet élan principiel, rien ne peut exister dans notre monde.

4 - Ce qui a été par lui était de la vie et la vie était le Rayonnement des hommes.

Il s'agit là de la Vie divine sans limite et éternelle. Dieu est le principe et la source de toute vie, de tout ce qui est vivant, de tout ce qui existe et possède un mouvement vital. Ce rayonnement, ou lumière, dont il est question va bien au-delà de toute clarté connue. Il s'agit d'une luminosité non créée qui émane de la sphère trinitaire et qui permet la vie et le renouveau perpétuel de cette vie dans notre monde. C'est le rayonnement émis par la grâce divine en chacun de nous, le feu visible de l'Esprit Souffle de Dieu qui se répand partout ; c'est le signe de la présence de Dieu dans la création. Et l'homme est le réceptacle naturel de cette lumière non créée, de ce rayonnement divin sans fin dont il est le premier bénéficiaire.

5 - Et le Rayonnement luit dans la ténèbre et la ténèbre de l'accueillit pas.

Il ne s'agit pas de la lumière du soleil ni de l'obscurité de la nuit. Car la nuit accueille forcément la lumière de l'aube. Elle ne peut pas l'empêcher de poindre à nouveau chaque matin. Cette lumière, ce rayonnement dont il est question, est celle de Dieu dont il est question au tout début de la Genèse. Il existait déjà une lumière au commencement avant la création des luminaires célestes. Rappelons nous aussi l'épisode de la Transfiguration, quand Jésus laisse apercevoir sa lumière intérieure, son rayonnement divin. Dieu est un feu rayonnement qui ne cesse d'illuminer tout ce qui est en dehors de sa sphère et que l'on nomme la ténèbre. Et l'homme, crée à l'image de Dieu, possède une âme qui a la faculté de recevoir cette lumière rayonnante. Mais en refusant cette grâce, il reste enfermé dans sa ténèbre. Toutefois, la lumière de Dieu est déjà présente en lui, mais elle ne peut pas pleinement rayonner tant que l'âme n'est pas en capacité de l'accueillir. Dieu a besoin de notre oui spirituel pour que son Rayonnement se produise en nous.

Bonne méditation de ces merveilleux versets sur votre chemin de carême.

+ Père Stéphane

 

 

14 février 2024

Vivre un carême spirituel

 

Le 14 février marque l'entrée en Carême pour le cycle pascal 2024. Longue traversée du désert pour certains chrétiens qui appliquent à la lettre les recommandations de l'Eglise. Mais qu'en est-il du discernement qu'il faut avoir quand on s'implique dans une voie spirituelle ? Ce que l'on me demande de faire, est-ce utile pour moi ? Qu'est-ce que cela va m'apporter dans mon évolution spirituelle ? Il est vraiment utile de se poser les bonnes questions avant de commencer ce chemin carêmique.

En effet, se priver de nourriture ou de tout ce qui est interdit doit avoir du sens pour nous aider à développer notre éveil intérieur. Cet acte fort demandé aux fidèles est-il source de bienfaits ? Avant tout, il est important de s'extraire de l'obligation pour une prise de conscience. Sinon, cette action ne sera qu'une pratique stérile qui ne portera aucun fruit. Nous devons faire ce qui est juste et bénéfique pour notre éveil spirituel. Dès lors, ce temps de carême peut être comblé de mille manières. Chacun, en pesant le pour et le contre, doit pouvoir choisir la bonne pratique qui aura une réelle valeur et un vrai bénéfice. Il ne faut surtout pas pratiquer ce qui est imposé, quel que soit le prétexte invoqué, car la vie spirituelle est supérieure à la vie religieuse. L'union à Dieu ne se réalise pas au moyen de pratiques, mais bien plutôt grâce à un changement d'état d'esprit qui nous oblige à modifier notre vision des choses et à reconsidérer nos certitudes et nos croyances. Dieu est au-delà de tout et ne peut être contraint. Entre faire et être, il faut choisir ce qui est le mieux pour soi. Si le jeûne de nourriture est un bon moyen pour vous et vous aide dans votre cheminement intérieur, alors oui, faites-le dans la joie et la liberté. Dieu pourra bénir cette oeuvre et la faire fructifier. Si par contre, cette contrainte ecclésiale ne vous apporte rien de concret, ne la subissez pas ! Evitez-là pour le bien de votre âme ! Il y a d'autres voies qui conduisent plus surement à l'union divine en vous. Il suffit de trouver la bonne et de laisser vos empreintes personnelles sur votre propre chemin vers Pâques. Discernement, interrogation, prise de conscience, retour à une foi nue et délaissement de tout ce qui encombre votre intellect doivent devenir des compagnons de route et des aides pour atteindre le vrai but recherché : l'union avec le divin en soi. N'oublions jamais que Dieu est Esprit et que c'est seulement par la voie spirituelle que nous pouvons nous unir à Lui. Les oeuvres sont bonnes et utiles si elles apportent un complément à la voie spirituelle. Sinon, elles sont des fardeaux inutiles qui nous alourdissent sur le chemin.

N'oublions pas que nous sommes d'abord le temple qui contient Dieu et que c'est seulement en nous que peut s'opérer l'union véritable de notre âme avec la divinité. Tout doit être fait pour développer en nous la vie spirituelle !

Bon carême adapté à votre juste nécessaire !

+ Père Stéphane

 

 

 

8 janvier 2024

Belle année 2024 avec Maitre Eckhart !

 

Sermons de Maitre Eckhart

Le temps passe vite, les années défilent à grande vitesse et nous poursuivons notre chemin en essayant de tenir le cap. Toutefois, les itinéraires changent et ce qu'on croyait véridique hier, s'avapore sous le soleil du nouveau matin, comme la buée au-dessus des champs. D'un coup, notre foi se libére de ses chaînes devenues trop lourdes pour devenir libre de voguer sur l'océan sans limite de la vie spirituelle. Il faut avoir le courage de choisir entre la vie religieuse et la vie spirituelle, entre servir une Eglise institution avec ses dogmes et ses contraintes, et servir un Evangile libérateur en Esprit et en Vérité. Maintenant, le temps me presse de faire le tri entre ce qui est vraiment utile et ce qui est encombrant, pour mieux vivre cette union profonde et nourrissante avec le Dieu du Seigneur Jésus. Bien sûr, tout n'est pas à rejeter en bloc, mais la simple formule 'je crois' ne suffit plus à nourrir mes espérances. J'ai soif et faim d'une expérience plus intense, d'une réelle et nourrissante vie mystique. Et pour cela, il n'est pas nécessaire, quoi qu'on en dise, de se greffer à la tradition humaine des institutions ecclésiales.

C'est un vent hardi de liberté spirituelle qui souffle en moi en ce début d'année et qui murmure au fond de mon âme le beau nom de Maitre ECKHART. Je vous propose de voyager avec lui et de découvrir des trésors insoupçonnés.

Belle et joyeuse année spirituelle !

+ Père Stéphane

9 août 2023

In memoriam Mgr Germain

monseigneur_germain

Une triste nouvelle vient assombrir ce bel été : la naisssance au Ciel de Mgr GERMAIN, archevêque de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France. Ce fidèle serviteur du renouveau de l'orthodoxie occidentale, disciple du saint Evêque Jean de Saint Denis (qui a restauré l'Eglise Orthodoxe de France), est décédé le lundi 7 août 2023, à 13h. Il aurait atteint ses 93 ans en septembre prochain. L'année dernière, il avait fêté ses 50 ans d'épiscopat. La messe d'enterrement est prévue le dimanche 13 août 2023, fête de sainte Radegonde, en la cathédrale saint Irénée à Paris. Entre temps, son corps sera exposé au centre de la cathédrale pour permettre aux fidèles et à ses amis de venir se recueillir et prier auprès de lui. Que le Seigneur fasse resplendir sur lui sa Lumière éternelle !

Une grande page de l'histoire de l'orthodoxie française se tourne avec cette disparition. J'ai bien connu Mgr Germain depuis ma découverte de l'Orthodoxie, dans cette Eglise, au début des années 80. C'est lui qui m'a conféré les ordres mineurs, qui m'a accueilli et encouragé dans ma vocation sacerdotale. Nos rencontres furent toujours des instants fraternels et bienveillants. Il a béni mes fiançailles avec Liliana en 1999. Toutefois, la tempête qui s'est abattu sur l'ECOF quelques temps après ne lui a pas permis de célébrer notre couronnement de mariage. Je crois que cet empêchement fut pour lui (comme pour nous) une déception et un regret. La vie d'une Eglise n'étant pas toujours un havre tranquille, nos chemins se sont éloignés, puis se sont croisés de nouveau avant qu'ils ne doivent se séparer encore. Ces aléas sur le chemin ecclésial furent la conséquence des soubressauts causés par la volonté humaine qui est bien souvent opposée à l'harmonie divine qui devrait régner dans l'Eglise.

Aujourd'hui, que retenir d'un tel homme ? D'abord son intelligence aigüe, sa capacité à enseigner des vérités parfois difficiles à comprendre, sa ténacité face à l'adversité, sa foi totale en Jésus-Christ et sa conviction inébranlable dans sa mission épiscopale et la continuité de l'oeuvre du saint Evêque Jean. Mais aussi son entêtement, son affirmation parfois autoritaire, sa propension à se croire propriétaire de son Eglise et quelques faiblesses bien humaines qui ont fait vaciller ce beau vaisseau de l'ECOF dont nous voyons encore des traces de remous longtemps après. En somme, un homme faillible, comme nous tous, mais aussi un serviteur zélé de l'Evangile, un visionnaire qui aura guidé son troupeau jusqu'au bout. Enfin, un mélange de simplicité et de raffinement, forgé par ses origines familiales, avec au fond du coeur cette beauté divine qui lui apportat une vraie bonté, mais aussi un certain aveuglement dans ses choix.

Après lui, que va devenir l'ECOF ? Saura-t-elle enfin rassembler tous ses enfants éloignés qui furent séparés par les tempêtes et les rancoeurs ? Je forme le voeu que le Souffle sacré de Dieu fasse son oeuvre dans les coeurs et les pensées des membres de cette Eglise pour qu'elle retrouve sa grande et belle place au sein du monde orthodoxe ! Avec le décès de Mgr GERMAIN, on peut affirmer qu'il y eut un avant et qu'il y aura un après. Rien ne sera plus pareil sans sa figure tutélaire? Cependant, la belle oeuvre du saint Evêque Jean continuera à croitre et à susciter des serviteurs et des servantes du Seigneur Jésus dans cette tradition occidentale.

RIP, Evêque GERMAIN. Que la paix de Dieu soit avec toi et que les anges t'accueillent en son Royaume ! 

Mémoire éternelle ! Alléluia !

+ Père Stéphane

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