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Communauté de l'Annonciation
11 juin 2019

Rencontre des Eglises de la CEOO

 

Du vendredi 30 mai au dimanche 3 juin 2019, les 3 Eglises de la Communion des Eglises Orthodoxes d'expression Occidentale se sont retrouvées dans le cadre verdoyant du Monastère Saint Michel du Var. Le thème de cette année était "la Communauté ecclésiale : lieu de foi, de conversion et de témoignage". Trois interventions étaient prévues pour amorcer le travail en groupes du samedi après-midi. Monseigneur Grégoire m'a demandé d'intervenir pour notre Eglise. Je vous livre ci-après mon petit laïus.

 

Préambule

Ce qui manque cruellement aujourd’hui à nos contemporains, mais aussi bien souvent à nous-mêmes, c’est le sens de l’ecclésiologie. Comme chrétien, quelle place donnons-nous à l’Eglise ? Quelle idée avons-nous de la communauté ecclésiale à laquelle nous appartenons ? Comment développer un véritable sens d’appartenance à la communauté paroissiale où nous célébrons l’Eucharistie ? Voilà les questions fondamentales auxquelles nous devons réfléchir si nous voulons être des témoins vivants de notre foi orthodoxe.

Première partie

Par essence, l’Eglise Orthodoxe a toujours été eucharistique. Pour être plus précis, l’Eglise a pour point de référence eucharistique l’autel de chaque communauté ecclésiale, de chaque paroisse locale. L’Eglise n’est donc pas le résultat d’une somme d’individus (même si beaucoup ne sont préoccupés que sur le combien vous êtes), mais une Unité entre ceux qui sont nourris de l’unique parole de Dieu et de l’unique Pain de Vie.

Au centre de la vie de la communauté ecclésiale locale, donc la paroisse, il y a l’Eucharistie. Peu importe le lieu où elle est célébrée. C’est la communauté réunie qui fait l’Eglise. La communauté ecclésiale est donc le lieu de la célébration eucharistique et des sacrements. De même, elle est le lieu de la proclamation de la Parole de Dieu qui est aussi Pain de Vie, Pain du silence intérieur. Parole et Eucharistie sont le fondement de la communauté ecclésiale. Elles permettent d’entrer en communion avec le Christ et de s’unir à son Corps Mystique qu’est l’Eglise, mais aussi d’entrer en communion avec les frères et les sœurs invités eux-aussi au banquet céleste.

Une autre dimension importante de la communauté ecclésiale locale est la rectitude de la foi que nous professons ensemble. Tous les membres du Corps Mystique du christ doivent absolument partager la plénitude de la foi orthodoxe léguée par les Apôtres et leurs successeurs. Sans cet héritage commun, ce précieux trésor que nous devons conserver et transmettre sans l’appauvrir ni le ternir, la communion eucharistique restera seulement une idée plaisante vécue intellectuellement. Cette première vertu essentielle qu’est la Foi doit être complétée par l’Espérance et la Charité. Ces vertus théologales forment une triade indissociable qui permet au chrétien d’acquérir la sagesse nécessaire pour une vie en christ en pleine communion. En effet, la Foi permet de croire en Dieu, l’Espérance permet de désirer avec confiance ce qu’a promis Jésus-Christ et la Charité permet d’aimer Dieu et d’aimer son prochain. Ces trois vertus sont données par le Saint-Esprit et participent pleinement à la vie ecclésiale des chrétiens dans leur témoignage de communion. Sans elles, l’Unité dans la diversité ne peut pas avoir lieu.

Autrement dit, pour évaluer la qualité de notre vie communautaire ecclésiale, il faut appliquer le principe énoncé par saint Irénée de Lyon, au 2ème siècle : « notre façon de penser s’accorde avec l’Eucharistie et l’Eucharistie en retour confirme notre façon de penser. »

Enfin, ce qui lait à Dieu dans la communion ecclésiale, c’est de voir des hommes et des femmes réunis, se pardonnant mutuellement. Encore une piste à envisager pour témoigner notre foi. Car pardonner et recevoir le pardon, c’est permettre à l’unité, toujours si fragile dans une communauté, de se refaire.

L’Eucharistie nourrit chacun, mais elle nourrit tout spécialement le Corps qu’est l’Eglise et lui donne une unité. On comprend pourquoi ce sacrement a mérité le nom de Communion. Nous devenons ce que nous recevons. L’Eglise est le grand miracle de l’Eucharistie.

Pour finir cette première partie, relisons ce que saint Augustin disait aux nouveaux chrétiens pour leur faire comprendre qu’ils sont eux le Corps du Christ : « c’est votre mystère à vous qui est posé sur la table du Seigneur. C’est votre mystère que vous recevez. C’est à l’affirmation de ce que vous êtes que vous répondez : Amen. Et votre réponse est comme votre signature. »

  

Deuxième partie

Aujourd’hui, les gens sont occupés à tuer Dieu. C’est une occupation à plein temps. Et nous, comme chrétiens, nous devons témoigner d’un Dieu bien vivant. Comment s’y prendre pour continuer l’œuvre des Apôtres ? Comment s’enraciner dans la terre fertile de nos communautés ecclésiales pour porter du fruit et pour donner au monde l’envie de venir goûter à ce fruit et ainsi d’en découvrir le Créateur ?

Trois grâces sont à cultiver dans le jardin secret de notre cœur : la Foi, l’Espérance et la Charité. On les appelle les vertus théologales. Sans ces vertus chrétiennes de la croissance spirituelle, il n’y a pas de  témoignage fécond possible. Aussi, appliquons ce que nous a enseigné le Seigneur Jésus : « Demandez et vous recevrez ». Plus qu’ailleurs, c’est dans la communauté ecclésiale que nous devons cultiver ces vertus. C’est dans la communion au Corps du christ qu’elles peuvent croitre et se fortifier. Et c’est la rosée de la prière qui va les animer et les rendre actives dans notre vie. Nous pourrons ainsi témoigner de la Vie éternelle qui nous nourrit et nous donne une joie et une paix que rien ne peut anéantir.

Pour témoigner, il faut d’abord chercher à être en Vérité et devenir Un en communion avec le Christ. Mais pour être un témoin, il faut avoir quelque chose à témoigner. Et cette expérience transmissible doit être vécue au sein de la communauté ecclésiale, lieu de la Présence véritable du Christ. Car c’est seulement par Lui, avec Lui et en Lui que la grâce pentecostale vient remplir notre cœur de sa Présence. Et le trop plein de cette Présence s’écoulera en témoignage de ce que nous sommes, de ce que nous vivons, de ce que nous expérimentons. Et cet ancrage dans la Présence est nécessaire, car témoigner nous expose, nous fragilise et peut même nous porter préjudice.

C’est pourquoi, le Seigneur Jésus nous a donné l’Eglise. Car c’est au sein de la communauté ecclésiale que nous trouverons le soutien, la force et le courage de témoigner de notre foi orthodoxe. Mais il ne faut pas oublier un point important, c’est la fidélité. Si nous sommes fidèles à notre Foi, fidèles à notre Tradition ecclésiale, fidèles au Corps Mystique du Christ qu’est l’Eglise, fidèles au Seigneur, malgré les appels du monde, alors nous témoignerons à notre manière, par petites touches, sans ostentation, mais véritablement. Alors cultivons l’esprit de fidélité et nous deviendrons des témoins du christ et de notre Foi dans notre vie. Pour un vrai témoignage, appuyons-nous sur la triade gagnante : Foi – Fidélité –Fiabilité.

Que l’esprit de pentecôte souffle sur nos Eglises, sur nos communautés ecclésiales et sur chacun de leurs membres ! Par Lui, avec Lui et en Lui, nous saurons témoigner sans nous soucier du comment. Soyons simplement reliés et guidés.

En conclusion, je terminerai ce propos en disant que c’est le sens de la communauté ecclésiale qu’il nous faut retrouver et ensuite cultiver, pour offrir un témoignage vivant de notre foi orthodoxe.

+ Père Stéphane

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